
Auteur de plusieurs essais (entre autres sur Élisée Reclus, Li Ts’ing-tchao ou André Breton), poète, il est aussi traducteur (on lui doit d’avoir introduit en France les œuvres de Kenneth Rexroth et de John Burroughs). Né à Paris en 1950, il vit actuellement dans le Bourbonnais. Au printemps 2020, il crée la revue Des PAYS HABITABLES (hébergée chez Pierre Mainard éditeur) qui lui permet de prolonger son travail de découvreur. Au Cadran ligné il publie un recueil d’essais : Les Grandes Soifs.
∇
Joël Cornuault a cette sensibilité paisible, cette authenticité et cette sincérité qui ravale au rang de bignoles les gesticulateurs du journalisme littéraire vulgaire, c’est-à-dire commun, c’est-à-dire prétentieux et vain qui se fait, par exemple, une gloire de signaler qu’à Venise, tel café dispose de la technologie wifi pour poster ses billets blogaux (parce qu’il va à Venise ! Mazette, quelle aventure !)
En somme, et en toute discrétion, Joël Cornuault est autrement efficace pour nous rappeler que nous sommes des êtres pensants, émus et, parfois, émouvants.
Merci.
Éric Dussert, L’Alamblog, 11 janvier 2007
*
Joël Cornuault s’inscrit dans cette tradition des « fous fugueurs » ou « aliénés migrateurs » où l’on côtoie, excusez du peu, outre Rousseau, Nerval, Rimbaud, Breton, Kerouac… Tous ont répondu à cet « appel du dehors », ce « merveilleux naturel » qui inspire Joël Cornuault et nous vaut de ce marcheur-géographe des réflexions admirablement ciselées sur la flânerie parisienne selon Jules Romains, sur ce que serait une ville de piétons non dévoyée dans le mercantilisme, sur le plaisir de musarder dans de la montagne à vache loin des fanfarons qui ne jurent que par « souffrance, endurance, concurrence« , etc. Ainsi nous est livrée la lecture du monde de ce fou d’Élisée Reclus, respirant à grandes goulées sur les chemins de montagne, dans les petits bistrots et les grands livres. Cette prose éminemment intelligente (tout le contraire de l’ »intellectualité »), oxygénée si je puis dire par le grand air des routes et des bois, enflammée par la substantifique moelle des livres, nous fait circuler hors ligne et nous pousse à sortir de l’enténèbrement de notre époque pour vivre et dire nos heures claires.
Patrick Corneau, Le Lorgnon mélancolique, 14 janvier 2019
*
Joël Cornuault redonne vigueur à une tradition lyrique qui trouva ses plus hautes expressions chez Eluard, Breton, Malrieu – comme lui-même le signale dans une étude qui clôt le livre – et auxquels il emprunte tout un art de la métaphore surréaliste (…) pour laisser entendre une langue sensuelle, fruitée, d’un érotisme délicat et précis (…)
Claude Vercey, Décharge N° 785, 24 novembre 2018
*
Ce qui fait oiseau fera mouche chez tous ceux qui aiment les brèches dans les murs de la toile. Voici un savoir-vivre des chemins, des détours, des écarts buissonniers. J’ai dit que le livre étaiot tout blanc, je voulais parler de sa « couverture », alors qu’il s’agit plutôt d’un livre vert, au vrai, un « guide vert », mais d’une tout autre sorte, comme un non-guide (…) au bon gré d’un anti-tourisme dont l’encre verte est mêlée d’Élisée Reclus et de Thoreau de Dordogne en poche.
Yves Leclair, Dérapage, automne-hiver 2011
*
Ce petit livre de Joël Cornuault, qui rejoint le meilleur de la bibliographie sur André Breton, a été pour moi une révélation. Plutôt qu’une étude universitaire (et il en existe de très bonnes sur Breton), il s’agit d’un voyage poétique extrêmement sensible et subjectif. L’ouvrage est si étonnant que j’en ai immédiatement commandé d’autres de cet écrivain que je ne connaissais pas, bien qu’il ait déjà à son actif une œuvre conséquente (…)
Surrealismo internacional, surrint.blogspot.com, mai 2021
*
Très loin d’une nostalgie pour le passé qui pourrait vite s’avérer réactionnaire, il le précise et s’en défend plusieurs fois comme dans Liberté belle : « je ne veux pas joindre ma voix à celle de l’arriériste », du réactionnaire et de sa fausse critique du présent (« le rêve à reculons existe », se moquait Hugo).) Joël Cornuault fait partie des réfractaires à tout conditionnement et à tout formatage. Ne serait-ce qu’en cela, il mérite amplement d’être lu.
Jacques Lèbre, Europe, novembre-décembre 2015, n°1039-1040
*
Ses promenades le mènent de capitales en bourgades, de livres en sentiers de montagne, au gré de cette Liberté belle qui est son oriflamme. On côtoie en sa bonne compagnie, Breton, Lao She, Thoreau, Hardellet, le haut Allier, un coin de Grèce… On apprend, avec lui, à voir et plus encore à sentir, s’offre alors dans ce que l’on croyait battu et rebattu quelque chose de neuf, une surprise qui rend vivace l’esprit. »
François Graveline, « Écrire en dehors des sentiers battus », La Montagne, 17 mai 2015
*
Le transcendantalisme américain était un romantisme. Cornuault en fait une description d’une grande pureté : « aspiration à la beauté, au plaisir, à la vie ascendante ». Mais il n’ignore pas les réalités politiques, les choix qui s’imposent. Observant que l’éthique environnementaliste s’est de nos jours intégrée aux centres du pouvoir, il rappelle que Thoreau aspirait avant tout à la « liberté absolue ».
Henri de Montety, Revue des Deux Mondes, février 2015
*
Ces notations à l’écriture inventive et soignée évitent soigneusement la nostalgie, mais s’affirment sentimentales ! Le conseil de Franz Hessel dans ses Flâneries parisiennes (…) tombe à pic : « Je me permets de recommander la promenade en ces temps difficiles, c’est le trésor des pauvres et presque leur privilège. » Cher Joël Cornuault, merci pour ces détours littéraires au pays de l’enfance. Chacun s’y retrouvera.
Thierry Paquot, Revue Ecologik
*
Le piétonisme de Cornuault est un humanisme. Le territoire qu’il arpente appartient aux gens, on peut les nommer comme on veut : « gens de peu », « petites gens »… ils sont d’abord et avant tout le peuple qui le peuple : carrossiers, paveurs, mécaniciens, charbonniers, couturières à domicile (…). Si l’auteur remarque ce qui a disparu (…) on a l’impression que la ville, sous la plume de Cornuault, est littéralement vivace, qu’elle repousse comme fleurs de printemps dans un jardin sans fin. »
Roger-Yves Roche, En attendant Nadeau, 14 mars 2017
*
[Des frégates merveilleuses], le titre indique parfaitement le côté enthousiasmant, épique du propos. On est dans le merveilleux, où le poète s’adresse à la fois à une amoureuse et à un enfant, avec une certaine naïveté assumée, le vent qui tourne et retourne / sa langue de fauve dans sa poche… Il y a la légèreté des petits noms, des interpellations tendres. On parle même de foisons de sensibilité. On prend plaisir à jouer avec les mots : cote d’émail… La musicalité des vers et des sons qui reviennent participe à ce bonheur souple et salvateur. Le danger n’est pas loin :… poudrer / je ne sais quels défoliants / dans tes gazons / quelle faillite, gazelle ! L’équilibre est précaire. Profiter de ctte grâce offerte sans délai, conseille optimiste Joël Cornuault.
Jacmo, Décharge N°172, 25 septembre 2017