L’Immobilité et un brin d’herbe

de Serge Nuñez Tolin

14 €

62 pages

ISBN 978-2-493603-05-0

Avec ce titre, L’immobilité et un brin d’herbe, Serge Nuñez Tolin continue la veine qui est la sienne jusqu’à aujourd’hui d’une poésie en prose, fragmentaire et méditative. Quelques thèmes constituent les pivots d’une quête obstinée : le silence, l’immobilité, la présence. À première vue, cette quête peut sembler abstraite mais elle est pourtant, chez cet auteur, constamment appuyée sur une expérience qui la porte et l’atteste : ce seront par exemple la marche ou le quotidien le plus banal et trivial qui se rencontre pour chacun dans les tâches domestiques. Cet écart entre une réflexion spéculative, quasiment d’ordre métaphysique, et le réel le plus concret, le plus terre à terre disons, fonde le charme un peu austère de cette écriture qui ne s’interdit pas quelques belles envolées lyriques ou bien proches de la fulgurance aphoristique.

extrait :

Autorité de la vie qui place le présent toujours
en avant d’elle.


Immobilité que plus rien ne sépare de l’attente.
Ce qui s’éveille comme une montée des formes.

Revue de presse :

« C’est notre poète le plus dense et le plus obstiné : Serge Núňez Tolin cherche, depuis des décennies d’efforts, quelque chose d’à la fois très simple et extraordinairement ambitieux : saisir la relation véritable de l’homme au monde. Pour cela, il part de ce qui est : nous sommes, êtres humains, en présence du réel par un corps apte à le percevoir et le formuler. Ce que veut établir l’auteur, c’est le noyau dur de cette mise en présence. Il part de sa modalité essentielle : la perception, c’est à dire la capture des signaux du monde, la réception des stimulations qui nous en informent. Mettons alors cette faculté perceptive à nu – en nous servant certes de notre pensée (l’homme pense), mais non pour surplomber la perception, plutôt pour mieux la parcourir; et en notant certes en signes et paroles ce parcours (l’homme parle), mais non pour neutraliser ce parcours de la perception, plutôt pour le rendre à lui-même (“Les mots noués au réel qui ne cesse de dénouer la parole“, p. 54). Oui, la vie sensorielle de l’homme est, comme chez aucun autre animal, mêlée de mots et d’idées, mais les mots savent formuler leur propre absence, et les idées peuvent critiquer ou nuancer leur propre pouvoir. C’est même justement parce que l’homme est le seul à penser et commenter sa réceptivité sensible qu’il peut la dénuder en retour, à loisir et communicablement, et l’isoler ainsi de la pensée et de la parole ! Ainsi “creuser les sens jusqu’à leur source : atelier du réel“, l’esprit du poète peut l’effectuer, en ouvrant, approfondissant et remontant ces “sens” sans les ni se contredire ! (…) »

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